Trois remarques préalables :
- En shiatsu comme en massage traditionnel thaï le receveur est habillé et la pratique a lieu sur un futon à même le sol, il est demandé au receveur d’enlever tout bijou ou accessoire susceptible d’occasionner une gêne ou une blessure durant la pratique.
- Les positions de base du receveur sont communes aux 2 pratiques :
- Décubitus ventral.
- Décubitus dorsal.
- Décubitus latéral gauche et droite.
- Assis
- Les techniques utilisées sont fondamentalement les mêmes, aux usages et préférences prêts des différents écoles :
- Les doigts,
- Les paumes,
- Les coudes,
- Les pieds
- Les percussions,
- Les lissages,
- Les mobilisations articulaires et les étirements.
Il n’y a pas à proprement parler de séance standard que ce soit en shiatsu ou en massage traditionnel thaï, en fonction des styles, des écoles, les enchaînements peuvent varier, mais quelques grands traits les distinguent toutefois :
- En règle générale un massage traditionnel thaï commence par les pieds en décubitus dorsal, un shiatsu yin commence la plupart du temps par un travail du dos en décubitus ventral, la lecture de l’état du receveur se faisant principalement à partir de points du dos, les shu dorsaux, ensuite les enchaînements dans l’une et l’autre pratique sont faits de façon à minimiser les déplacements du donneur et les changements de position du receveur.
- En thaï il est d’usage de ne pas travailler sur les os, notamment le rachis, le sternum.
- La durée : un shiatsu dure généralement 1h, un massage traditionnel thaï au moins 1h30, le plus souvent 2h, parfois 2h30, 3h.Le rapport au temps n’est pas le même en Asie et en Occident.
- Les pressions, le rapport à la douleur : au Japon ou en Thaïlande les pressions sont beaucoup plus fortes, même dans le cas d’une séance « relaxation ». Une anecdote : je n’ai jamais autant serré les dents que pendant une séance de 2h dans un centre renommé à Chiang Maï, le « Thaï massage conservation club Chiand Maï » où pratiquent des aveugles formés au Wat Po.
- Le style du Sud (Wat Po) est plus « dur » que le style du Nord.
- Le shiatsu yin, élaboré par maître Takeuchi et pratiqué au Japon est extrêmement dur et puissant (un doigt en bois est parfois utilisé), il est impossible de le pratiquer tel que en Europe. Il a du être adapté, c’est ainsi que Pierre Clavreux a mis au point le principe d’anesthésie par le toucher simultané de 2 points distants.
- Le problème de la douleur et de son acceptation est un vrai problème, les dimensions anthropologique et individuelle ne peuvent être négligées, il est évident que les sensibilités asiatiques et européennes sont différentes et qu’il y a des différences individuelles auxquelles il faut être très attentif dans sa pratique. Il y a néanmoins des « bonnes » douleurs, elles ne durent que le temps de la pression et sont suivie d’une agréable sensation de libération quand la pression est relâchée, les « mauvaises » douleurs proviennent à priori d’une erreur du donneur, elles persistent une fois la pression relâchée et n’exercent aucun effet bénéfique sur le corps mais des crispations aussi bien physiques que psychiques du donneur.
- En shiatsu yin le donneur ne travaille que sur l’expire du receveur, notamment sur le dos, le buste et le ventre, ce qui réduit considérablement la douleur si elle est présente.
- Le parcours des méridiens en shiatsu suit le plus souvent le sens de circulation de l’énergie tel qu’il est défini en théorie, les sen sont parcourus indifféremment dans les deux sens.
- Les étirements sont plus fréquents et divers en thaï qu’en shiatsu, ils sont intégrés de façon systématique dans une séance complète, ils proviennent des postures yoga, le style du Nord est quelque fois défini comme du « yoga pour paresseux ».
Quant’ aux postures et à la respiration du donneur elles sont considérées avec le même intérêt en shiatsu et en massage traditionnel thaï, pour d’une part préserver le donneur et d’autre part pour donner de la profondeur aux pressions sans utiliser pour cela la force musculaire, et elles reposent sur les mêmes principes :
- Le dos droit.
- La force vient des jambes et du hara.
- Le transfert du poids du corps conditionne l’intensité de la pression.
- La respiration synchronisée normale (respiration abdominale normale, l’abdomen gonfle pendant l’inspiration et se rétracte pendant l’expiration) ou inversée (respiration abdominale inversée, l’abdomen se rétracte pendant l’inspiration et gonfle pendant l’expiration).
En shiatsu yin l’accent est particulièrement mis sur l’importance d’une respiration « juste » et sur la nécessité d’une bonne posture, avoir une respiration synchronisée ne signifie pas être guidé mécaniquement par le receveur, être « juste » c’est effectivement être synchronisé avec le receveur mais avec une très légère avance sur celui-ci, pour le guider et focaliser son attention sur le travail en cours, notamment sur le dos et sur le ventre.