Conclusion

Sur le plan de la pratique quelques différences, la durée, l’usage plus ou moins systématique des étirements, flexions…différences toutes relatives compte-tenu de la diversité des écoles et du contexte socioculturel, et beaucoup de similitudes, déontologie, contre indications, étiquette, usage de pressions, de mobilisation des articulations, de points de pressions localisés, et la nécessité affirmée dans les deux pratiques de traiter le corps dans son unité physique, psychique et émotionnelle.

Sur le plan de la théorie, la circulation de l’énergie, énergie au sens traditionnel du terme (invisible, intangible etc.) comme fondement de l’état de santé, aussi bien physique que psychique et émotionnel est présente en shiatsu et en massage traditionnel thaïlandais, les méridiens ou les sen sont les représentations des voies de circulation de l’énergie, sans support anatomique ni dans un cas ni dans l’autre. Ni en shiatsu, ni en massage traditionnel thaï il n’y a de représentation canonique de ces canaux de circulation.

Les éléments, issus de la tradition chinoise et indienne, ne sont pas vraiment réductibles entre eux, mais ce sont des guides de lecture et de stratégie dans les 2 pratiques.

En tant que donneur, que ce soit en shiatsu ou en massage traditionnel thaïlandais, pour moi, c’est l’attention au receveur, son attente, ses réactions, et l’intention qui comptent, si l’on est « juste », en accord avec le receveur alors on fera un « bon » shiatsu ou un « bon » massage thaï.

Le choix des techniques, des enchaînements est quelque chose qui pour moi ressemble à une négociation continuelle tout au long de la séance, même si nous ne sommes pas, donneur et receveur, dans des positions symétriques.

Un protocole appliqué tel que, sans adaptation à l’instant présent, sans écoute, est un rituel mécanique vide de sens qui ne peut donner satisfaction, ni au receveur ni au donneur.

Pour finir et pour résumer ce qui fait la force et la similitude de ces pratiques selon moi, 3 points qui les distinguent de la pratique médicale occidentale aussi bien que traditionnelle, de l’acupuncture, quelques soient les écoles dont elles sont issues (Namikoshi, Masunaga, Takeuchi…style du Nord, style du Sud) :

  • ces 2 pratiques associent le plus souvent lecture et pratique dans un même mouvement,
  • ces 2 pratiques traitent du corps, dans son unité physique, psychique, émotionnelle,
  • ce sont des « arts du toucher » .